D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu cette passion pour le bois. Les balades familiales dans les forêts de la Réunion m’offraient un cadre idéal pour explorer les espèces indigènes de mon île natale et d’en découvrir les différentes essences. J’admirais le fait que cette matière pleine de vie, puisse se diversifier de milles et une façon, avec une telle noblesse. Je me rappelle encore les récoltes de fruits tombés des immenses badamiers. En entremêlant ses lianes, nous nous fabriquions des balançoires. Petit à petit, je prenais conscience que les arbres étaient d’une richesse inestimable.
C’est tout naturellement que j’aidais mon père dans les projets de réparations et de rénovations dans la maison. En voulant faire de moi une jeune femme autonome, il m’a transmis le goût de la menuiserie et de l’ébénisterie.
Lorsque je me suis installée au Québec en 2007, l’opportunité de poursuivre cette vocation semblait évidente, mais d’autres choix professionnels se sont présentés à moi. Pourtant, après des années à exercer en tant qu’éducatrice spécialisée, le goût du bois est réapparu dans ma vie. J’entrepris donc quelques projets d’artisanat, d’abord en créant des objets décoratifs en bois, puis en récupérant des meubles afin de les restaurer et de leur donner une seconde vie. Ce passe-temps s’est rapidement transformé en désir d’en faire mon métier. Forcée de constater que mon savoir-faire limité devenait un obstacle à mon évolution, j’ai donc décidé de m’inscrire en technique du meuble et de l’ébénisterie à Montréal en 2010.